Toutes les nuits, nous passons entre 15% et 25% de notre temps d’endormissement à rêver. Durant ces phases de sommeil paradoxal, notre cerveau s’active autant que lorsque nous sommes éveillés et pourtant, notre corps reste immobile et nos yeux clos. Cette part importante de notre vie inconsciente reste, sur de nombreux points, un mystère scientifique. Pourquoi rêve-t-on ? A quoi servent nos songes ? Et en quoi cette activité nocturne peut influencer notre quotidien?

Au Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil au CHUV à Lausanne, nous rencontrons le docteur Raphaël Heinzer, accompagné d’un de ses patients. Jean* souffre d’un trouble particulier qui le mène à « agir ses rêves ». Endormi, plongé dans sa vie onirique, il bouge, parle, se lève… au point qu’il doit s’attacher dans son lit pour éviter de se blesser.

Une autre patiente du CHUV, Francesca Pala souffre de la même maladie. Ce soir-là, juste avant qu’elle n’éteigne la lumière et sombre dans le sommeil, elle nous explique comment elle revit durant la nuit toutes les frustrations de sa journée et de son passé.

Pour d’autres, les rêves sont perçus comme de véritables cadeaux de notre inconscient, une source d’inspiration et de construction de soi. Aline Fellrath et Manon, sa fille de 26 ans, s’adonnent à la pratique encore peu connue du "rêve éveillé libre", élaborée par Georges Romey. Pour elles, le rêve recèle de multiples trésors, il permet de prendre conscience de nos problématiques les plus intimes et de commencer à les résoudre.

L’analyse des rêves est également un outil de compréhension précieux dans le domaine de la psychologie, « la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient », comme l’écrivait Freud au début du XXe siècle. La psychothérapeute genevoise, Snejana Mazgarean, explique comment elle travaille avec ses patients à partir de leurs récits oniriques. Elle nous fournit des clés d’interprétation pour entrer dans ce monde universel et méconnu des rêves.

* prénom d’emprunt