Image
Sous le voile

La question du voile islamique se retrouve régulièrement à la Une des médias pour parler de l’islam, du terrorisme ou des enjeux liés à notre société de plus en plus multiculturelle. Mais qui sont ces femmes qui portent le foulard, ce bout de tissus noir ou multicolore qui couvre leurs cheveux et leur cou ? Pourquoi le portent-elles ? Sont-elles forcées ou soumises? En quoi le voile dérange, étonne ou questionne notre société sécularisée, où la foi relève avant tout de la sphère privée? Notre laïcité est-elle « excluante », discriminante ou au contraire permet-elle à chacun de vivre ses différences en toute liberté ?


Une série de reportages diffusés dans l'émission Vacarme sur RTS La 1ère.

  • « A l’école avec mon foulard »

    Takwa a 14 ans, elle est la seule élève voilée du collège des Coteaux à Peseux, près de Neuchâtel. L’adolescente porte le foulard à l’école depuis la rentrée scolaire 2013. Qu’est-ce que le port de ce signe religieux change pour elle et ses camarades de classe ? A-t-elle été comprise et acceptée avec sa différence ? Le port du foulard à l’école pose-t-il problème, comme l’affirment certains élus UDC ? Nous la suivons en classe pour y rencontrer sa maitresse et ses camarades. Au centre islamique de Neuchâtel, nous la retrouvons avec Abir, une de ses amies également voilées. Discussion intime sur leur parcours et le sens qu’elles donnent au foulard.

  • Elèves voilées interdites en France

    Depuis 2004, la loi sur la laïcité en France interdit tout signe religieux ostentatoire à l’école, en particulier le foulard islamique. Quelles sont les conséquences de cette loi, sensée protéger les élèves musulmanes de toute pression parentale ? A Strasbourg, plusieurs jeunes Françaises témoignent de leur vécu face à la « violence de cette législation », ressentie comme discriminante. Certaines d’entre elles ont préféré se déscolariser, plutôt que d’ôter leur voile.

  • Des burqas à la Une

    Quel rôle les médias jouent-ils dans notre représentation de la femme voilée ? Ont-ils un traitement représentatif de la question? Lorena Parini et Matteo Gianni, tous deux chercheurs à Faculté des sciences de la société à l’Université de Genève, se sont penchés sur la question en marge d’une étude financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Leurs conclusions, qui ne sont pas tendres, révèlent la quasi absence de la voix des femmes musulmanes dans les médias. En revanche, leur image très présente sert à faire passer d’autres messages liés à l’islam. Pourquoi le sujet est-il autant émotionnel? Et pourquoi les médias s’emparent-ils de sujets pouvant paraître marginaux comme le port du voile intégral qui ne concerne qu’une poignée de femmes en Suisse? Esther Mamarbachi, coproductrice d’Infrarouge sur RTS1, nous explique pourquoi l’émission a choisi de débattre du thème de la burqa, invitant notamment un représentant de l’islam très controversé.

  • Le malaise du voile au travail

    Teresa a travaillé pour le canton de Neuchâtel avec son foulard. Cette secrétaire juridique s’est convertie à l’islam en cours d’emploi et a demandé à porter le voile au travail. Elle nous raconte son histoire, la manière dont le port de ce signe religieux a été ressentie et le malaise qu’elle ressent face à son licenciement un an plus tard. De son côté, le canton de Neuchâtel réaffirme son ouverture et déclare être prêt à engager des femmes voilées à condition qu’elles n’aient pas un poste de représentation de l’Etat. Selon le conseiller d’Etat Alain Ribaux, le canton en tant qu’employeur doit montrer l’exemple et permettre aux femmes musulmanes voilées d’entrer sur le marcher de l’emploi.

  • Des voiles et des femmes

    Le port du foulard n’est pas une exclusivité des femmes musulmanes comme nous le rappelle Elisabeth Reichen diacre protestante au sein de l’EREN, l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel. Cette femme est la conceptrice d’une exposition sur le voile*, qui raconte l’histoire du foulard, son lien avec notre passé et les différentes formes religieuses de se couvrir la tête. Le christianisme a été la première religion monothéiste à demander aux femmes de se voiler, en signe de dépendance à l’homme. Pour Souad, Marocaine émigrée en Suisse, pas question de parler de dépendance ou de soumission. Son foulard a pour elle une toute autre signification. Dans son appartement de La chaux-de-Fonds, elle nous révèle le sens qu’elle donne à ce signe qui la relie à Allah, sans pour autant ôter ses attributs de femme libre et émancipée.

    *« Voile et dévoilement. Le voile dans tous ses états.» http://www.expositionvoile.ch

www.voixdumonde.ch -  Croyances | 2014