On a tous vu - à la TV ou de nos propres yeux - des danseuses de cabaret tourner autour d’une barre en métal et ôter avec plus ou moins de grâce les vêtements qui couvrent leur corps de jeunes femmes. Mais qu’en est-il du quotidien de ces danseuses? Que se passe-t-il dans les coulisses de ce monde de la nuit? Quelles sont les règles du système, qui poussent les artistes de cabaret à boire plusieurs litres de champagne par semaine? Et dans de nombreux cas à se prostituer, en toute illégalité.

Nous entendrons les confidences masquées d’un fidèle des bars à champagnes, le point de vue de gérants de cabarets, ainsi que Tino, un “impresario” chargé de recruter des danseuses à l’étranger. Il nous révèle les ficelles de son métier, peu connu et décrié. « Je ne suis pas un maquereau », affirme-t-il.

L’hémorragie des cabarets

Depuis quelques années, les cabarets sont en forte diminution en raison d’une meilleure protection des danseuses (qui coûtent plus cher aux gérants de cabaret) et des difficultés à trouver du personnel, suite à la suppression dans plusieurs cantons des permis L destinés aux danseuses extra-européennes.


En 2003, le Valais a été le premier canton romand à prendre cette décision, suivi de Vaud en juillet 2007 et du Jura tout dernièrement. Les autorités souhaitent ainsi sortir de l’hypocrisie d’un système qui mène de nombreuses danseuses à la prostitution.
Ces permis L de courte durée autorisent des jeunes femmes venues d’Amérique latine, d’ex-URSS ou d’Afrique à travailler en Suisse, mais uniquement comme stripteaseuses, une exception criante de notre politique migratoire, où seules les personnes extra-européennes hautement qualifiées peuvent entrer sur le marché de l’emploi. Mais la suppression de ces permis inquiète certaines associations actives sur le terrain, qui craignent une augmentation des réseaux de prostitution clandestins.



Un reportage de Valérie Kernen, dans une réalisation de Christian Morérod, présenté par Marc Giouse, sur RTS LA 1ère.